Les Cris

J’écris donc je suis, j’ai troqué le stylo pour le clavier, mais je me sens toujours un homme de plume, oisif oiseau j’étends mon zèle au fil de l’eau, jetant mon dévolu sur la page blanche, pour y déverser l’écume de mes jours.

 Parfois je reste aussi sec qu’un vieux bois posé au pied d’un bloc de granit breton, et je m’en veux.

Alors je lis ce qu’écrivent les autres, particulièrement les journalistes de tous poils (les journaliers seraient plus justes).

Je renvoie les conformistes à leurs chères études, je flaire les manipulateurs à la métaphore facile, je peine à ingurgiter les écritures de ces intellectuels bardés de références qui ont un avis sur tout, en fait j’aime bien lire les paroles du peuple, de ceux qui nous parlent de ce qu’ils vivent vraiment, leurs souffrances, leurs joies, leurs rêves, leurs déceptions, leurs émotions, leurs haines.

                                             Escrivez braves gens ! escrivez vous dis-je !