Elle est cassée?

Publié le par Bill Gay-tes

Mon homme a cassé sa machine, elle a sans doute perdu la mémoire (la machine…)  

il l’observe, la démonte, la sonde, il y perd son latin,

puis il y perd ses nerfs qu’il a pourtant solides, il peut même y perdre le sens commun.

 

 Après avoir scruté, testé, épilogué, le recours à un spécialiste s’impose.

Le jeune préposé s’active, désactive, réinitialise, reboute et fait tant et tant qu’à la fin

l’origine des caprices de la Marianne transparaît, transpire même en ces temps de

haute canicule. Il est question de disque dur qui ne dure pas.

 

C’est le cerveau de l’engin, à la naissance du monstre on dit qu’il est vierge (je le soupçonne de nous cacher quelques éléments de sa véritable nature) et puis au fil du temps il se remplit, s’incrémente, s’organise, souvent selon ses humeurs.

 

Il faut parfois le défragmenter, opération spectaculaire qui fait apparaître des milliers de cases sur votre écran qui changent de couleurs au fur et à mesure, mosaïque vivante et opération  parfois interminable…

 

 

 

Depuis quelques temps les disques durs peuvent être externes et se présentent sous la forme de boîtiers semblables à tant d’autres, sans personnalité, et pourtant il y en a là-dedans commedirait quelqu’un, du Giga Octet en veux tu en voilà, de quoi stocker des milliers d’informations du texte à la vidéo et de quoi accéder au Nirvana de la toile (connecting people).

 

 

 

Il est vrai que lorsque cette immense fenêtre sur le monde se ferme brusquement  on peut se sentir tout petit, retour à l’age primitif des cavernes, d’autant plus que nous nous sommes habitués à ne plus aller dans le monde, au contact physique des autres, on va sur des forums, on tchate, parfois on envoie une photo, on ose se montrer à travers la webcam, mais la plupart du temps on est chez soi, dans son environnement « sécurisé » schizophrénie institutionnelle, ersatz de communication, mais malheur à celui qui perd le fil rouge, il n’existe plus.

 

 

 

Mon homme me reviendra, et puis moi aussi j’ai mes machines qui me fascinent et me transforment parfois en larve décadente pendant des heures et mêmes des jours, alors il faudra

s’y faire, nous sommes condamnés à composer avec le pouvoir des machines.

Publié dans les joies du quotidien

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