Le bureau paysager n'est plus ce qu'il était

Publié le par Belle de nuit parisienne

J’ai fait étape aux portes de Paris dans un hôtel du même métal, le soir venu je voulus découvrir les merveilles de mon environnement, je n’eus pas l’occasion de m’extasier longtemps, car ma fenêtre donnait sur une cour intérieure où étaient entreposés, entre autres, les bacs à linge vide.
Cependant à quelques dizaines de mètres de là, de l’autre côté de la cour, une façade illuminée coupait l’horizon. Cette façade était celle d’un ensemble de bureaux et dès très tôt le matin jusqu’au soir très tard, on pouvait distinguer toutes les personnes qui « s’activaient », la première heure n’était marquée que par l’arrivée de quelques employées zélées (on n’apercevait que des personnes du sexe féminin, était-ce un no man’s land ?), j’observais attentivement et il m’apparut bien vite que ces premières minutes n’étaient consacrées qu’à des échanges verbaux et informels, des papotages, d’ailleurs les personnages demeuraient debout comme sur la scène d’un théâtre, très vite tous les bureaux s’allumaient, et un grand espace vide et lumineux s’imposait à moi, tous ces bureaux paysagers plastronnaient  (en fait des dizaines étaient quasiment vides, jusqu’à mon départ vers 8h30 on ne distinguait que quelques redoutables affairistes).
Cependant un après-midi je rentrais vers 15h, tout  était quasiment vide, certes c’était le Vendredi et les restes de RTT semblaient encore sévir, mais tout de même quel gâchis, et quelle impudence tout cet espace sous-utilisé et sur-éclairé.
En d’autres temps ces bureaux auraient pu me faire fantasmer, non pas par leur volume mais parce qu’ils pouvaient constituer autant de fenêtres sur cour, autant de lieux de vies intimes,
je me souvenais de mes Premiers Pas (guidés par Claude Michel Schoenberg) quand la Vieille Femme était Amoureuse (toujours CMS), elle n’avait pourtant que 40ans et moi à peine 22 et c’est là dans les méandres du bureau que j’ai tout appris, en fait le premier acte eut lieu dans un petit bois près de Chaville, mais les suites et ma foudroyante progression dans le domaine du sexe, furent assurées le soir après le départ des collègues, qui ne trainaient pas, moi j’étais un élément particulièrement zélé et avait toujours quelque chose à terminer, à achever devrais-je dire.
J’aimais le risque, elle encore plus que moi, car elle adorait plaire et complaire, ce n’était pas un bureau paysager et il m’a appris la vie, c’était il y a bien longtemps, qu’est-elle devenue ?elle qui n’eut de cesse que d’éveiller la jeunesse des hommes et quelquefois des femmes, dans son genre une véritable artiste paysagère…….

Publié dans foule sentimentale

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