Chronique vacancielle (10) et Fin du Voyage

Publié le par Hugo

Dernier jour, le soleil se maintient mais le vent s’est renforcé, il faut sortir couvert, je suis prudent…Je passai la matinée au bord de la plage en cherchant l’abri du vent, je fis de nouvelles photos sur le petit estuaire juste derrière la coopérative, c’était marée haute et la mer recouvrait ce qui m’étais jusque là apparut vide, le chemin qui jouxtait la dune était presque envahit et les cabanes qui s’y étalaient se trouvaient presque isolées, ce devait être le cas lors des très grandes marées.

 

Au repas on me parla d’un château médiéval à quelques kilomètres au Nord, le château de Pirou, je m’y rendis l’après-midi, le château en pleine campagne était assez petit et trapu, il valait le coup d’œil par son authenticité, d’ailleurs lors de ma visite je pus constater que si les pièces étaient vides de meuble, elles étaient régulièrement visitées par quelques oiseaux comme en témoignaient les nombreuses plumes qui jonchaient le sol ainsi que les fientes à moins que ce ne soient les très anciens habitants qui comme le dit la légende s’étant transformés en oies sauvages pour fuir l’invasion des Normands revenaient sur place, en tout cas c’est ce que décrit le magnifique ouvrage de tapisserie qui se trouve exposée dans ce château. L’œuvre réalisée pendant 15ans par Thérèse Ozenne, une infirmière, à ses rares heures de loisir mesure 58 mètres de long, elle faisait 1,5 cm de broderie par jour, la tapisserie raconte le départ puis l’implantation dans le Sud de l’Italie puis en Sicile par les Normands du Cotentin entre le 11e et le 13e siècle, le tout avec une pointe de fantaisie voire parfois d’autodérision, le tout inspiré par l’Abbé Lelegard qui fut aussi à l’origine de la restauration de la forteresse.

 

Après cet intense moment culturel je repris la route de la pointe d’Argon et de ses dolmens, je pus ainsi à l’abri du vent et dans la dune au milieu des hautes herbes profiter totalement du soleil et de tous ses effets bénéfiques.

 

Le soir j’étais invité à l’apéritif par mon padre padrone italien de 87 ans qui n’avait pas hésité à proposer à deux femmes quadragénaires de se joindre à nous, c’est ainsi que nous dinâmes à quatre puis que nous nous partageâmes digestifs et tisanes ainsi que de longues conversations sur des sujets divers, conversations au cours desquelles notre hôte facétieux et tout encore rempli de vitalité nous fit beaucoup rire par ces anecdotes et en particulier lorsqu’il nous décrivit sa séparation récente avec sa femme de 84 ans qui il y a un peu plus d’un an lui avait dit qu’elle ne le supportait plus et qu’il devrait s’en aller, il ne fit ni une ni deux, possédant un terrain 20 mètres en face de son domicile conjugal, lui l’ancien maçon se fit ériger une nouvelle maison pour lui tout seul, il décrocha ses tableaux de maitres offerts par un peintre espagnol exilé Garrido en paiement de travaux passés (le maitre à une certaine côte), il emporta aussi son violon Jacobus Steiner de 1632 qu’il n’avait jamais su maitriser malgré 8 années d’études (certes tardives), consentit à laisser quelques centaines de bonnes bouteilles et de liqueurs, il vit heureux dans sa grande garçonnière, gardant un œil attentif sur son épouse, car disait-il, elle avait le cœur fragile.


La soirée était maintenant très avancée, c’était la dernière séance, et le rideau des vacances était tombé, demain retour en en Anjou…..

Publié dans reveries

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