Droit de veto
Mon appartement est désormais très silencieux : mon compagnon à quatre pattes s'est endormi tout à l'heure dans mes bras sous l'effet d'une injection aussi brutale que miséricordieuse.
On dit rarement l'affection que l'on a pour un animal de peur de manifester une sensiblerie un peu ridicule. Mon ami canin m'a pourtant aidée à franchir bien des caps difficiles.
Désormais il ne sera plus là pour poser sa grosse tête pataude contre ma cuisse lorsque je serai triste ou fatiguée. Je faisais semblant de râler lorsqu'il me suivait partout ou lorsqu'impatient de sortir, il bondissait allègrement autour de moi.
La vétérinaire qui l'a aidé à franchir la porte mortelle n'a pas réalisé lorsqu'elle a posé son diagnostic fatal que je ne m'étais pas préparée à devoir me séparer de mon copain quadrupède.
Dans un mois environ m'a t'elle expliqué, on me rendra ses cendres (même si ce ne sont pas vraiment les siennes, ce sera sans doute un moyen de vraiment comprendre qu'il n'est plus là).
Triste journée grise, il pleut dans mon coeur comme il pleut sur la ville.