Casse toi, pauvre con !

Publié le par Bill

On pourrait imaginer qu'une telle apostrophe est sortie de la bouche d'une marchande de poisson  occupée à invectiver une concurrente .  Toutefois, les rares marchandes de poisson que je connais  ont le verbe  plus fleuri et l'insulte beaucoup plus imaginative.

Ce pourrait être aussi le fait d'un automobiliste excédé et  doué de peu de vocabulaire,  se lâchant au milieu  d'un embouteillage qui dure trop longtemps.

Ou encore , l'exercice à l'insulte  d'un enfant cherchant à prendre le pouvoir dans une cour de récréation. Cet enfant serait d'ailleurs sans doute puni  puisqu'on nous dit  que l'instruction civique va revenir aux valeurs de base et contribuer à lutter contre les incivilités devenues ordinaires.

Hélas, trois fois hélas, cette invective est sortie de la bouche de quelqu'un qui normalement représente notre pays en toutes circonstances. Décidément notre actuel président manque de panache.

Il aurait pu s'exclamer façon grand siècle : "Monsieur, vous outrepassez les limites de la bienséance et du respect que vous devez à ma fonction !"

façon triviale : "aurions nous gardé les cochons ensemble ? "

façon mousquetaire : "brisons là, Monsieur, vous m'insultez et je vous envoie mes témoins tantôt !"

façon baba cool : "cool brother ! je voulais juste te serrer la main en frère !"

façon bonhomme : " pardonnez moi, j'ai tellement l'habitude de serrer toutes les mains, c'est mon métier, savez vous ?"

façon courtoise : " veuillez excuser Monsieur cette mauvaise habitude de toucher tout un chacun sans prévenir, je veux tellement croire que tout le monde m'aime"

façon zen : "pas de problème, man, j'ai encore pas mal de gens à voir "

Il y aurait eu tellement de façons de dire les choses mais il a choisi ce tristement pauvre "casse toi pauvre con" qui fait le tour du monde via internet et le met au niveau d'un marchand de cacahuetes se prenant les pieds dans le tapis ou d'un addictif repenti qui ne veut rien tant que faire la guerre. Il y a déjà eu dans l'histoire un petit homme qui s'emportait à la moindre contrariété et qui causa beaucoup de dégâts avant que ses migraines ne soient définitivement guéries. Pourvu que notre pays ait réellement atteint un stade de démocratie sans faille !



Publié dans billet d'humeur

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